“On a besoin de pirates pour saboter les datacenters d’Amazon, pour bloquer les plateformes d’Uber ou de Airbnb”

Dans une interview approfondie, Alain Damasio, auteur et penseur technocritique, partage ses réflexions sur son séjour dans la Silicon Valley et l’impact de cette région sur le monde. Il débute par évoquer l’expérience de la voiture autonome, symbole de la culture automobile américaine et de la transition vers une ère où les IA gèrent nos existences. Damasio critique l’écologie catastrophique du “dernier kilomètre” où les livraisons à domicile exacerbent la consommation d’énergie fossile et la production de déchets.

Il aborde ensuite la difficulté d’échapper à la fascination pour la technologie, malgré une prise de conscience des mécanismes de dépendance qu’elle engendre. Selon lui, les GAFAM ont créé une dépendance subtile à leurs plateformes, exploitant les biais cognitifs et la loi du moindre effort. Damasio souligne l’importance de discriminer entre le pouvoir qu’apporte une technologie et ce qu’elle nous fait perdre en termes de relations et de puissance propre.

L’auteur décrit sa rencontre avec Arnaud, un homme qui incarne le citoyen connecté du futur, indépendant et performant, mais soumis à une surveillance constante par des capteurs de données corporelles. Cette rencontre a remis en question sa perception du rapport au corps et de la technologie.

Damasio critique également les milliardaires de la Silicon Valley, en particulier Elon Musk, qu’il qualifie de “sociopathe d’extraction supérieure”. Il observe que Musk bénéficie toujours d’une image de génie, malgré une approche qui pourrait être considérée comme mégalomane.

Sur le sujet du changement climatique, Damasio note un décalage entre l’avancée technologique de la Silicon Valley et la prise de conscience écologique. Il déplore l’indifférence face au gaspillage de ressources et la croyance en un solutionnisme technologique pour résoudre les problèmes environnementaux.

Enfin, l’auteur aborde la désobéissance civile et l’importance des hackers éthiques dans la lutte contre les pratiques destructrices pour l’environnement. Il appelle à l’action directe et à l’utilisation de la technologie pour saboter les installations polluantes et promouvoir la low-tech.

L’interview se termine sur une note d’espoir, avec Damasio encourageant une réflexion critique sur l’impact des technologies sur nos vies et la nécessité d’une éducation qui nous permette de naviguer dans un monde de plus en plus numérisé. Il insiste sur l’importance de soutenir les médias indépendants comme Bon Pote, qui offrent un espace d’information libre et accessible à tous.

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